Le 14 mars dernier, le CIPC a eu l’opportunité de participer à une journée d’ateliers sur la prévention de la violence armée, organisée par le Ministère de la Sécurité publique du Québec. Cette journée avait pour but de faire un bilan des principales initiatives menées dans le cadre du Plan d’action 2019-2023 intégré à l’Entente de contribution du Fonds d’action contre la violence liée aux armes à feu et aux gangs (FACVAFG). Nous sommes reconnaissants envers le Ministère de nous avoir offert cette opportunité de présenter nos activités et résultats liés au Laboratoire en sécurité urbaine de Montréal lors de cette journée. Celle-ci a été l’occasion pour le CIPC de partager ses connaissances et son expertise en matière de sécurité urbaine, et de discuter avec d’autres acteurs engagés dans la lutte contre la violence armée.
Le mercredi 15 février, une centaine de personnes se sont réunies au Centre St-Pierre, à Montréal, pour participer au 3ème colloque du Réseau d’échange et de soutien aux actions locales (RÉSAL), duquel le CIPC et membre coordonnateur. Ce dernier a porté sur la prévention des cyberviolences. La journée a été riche en activités pour les participants et les panélistes avec une série de rencontres, de discussions, d’ateliers et de « braindates ».
La journée a débuté avec un mot d’ouverture par la directrice générale du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), Roselyne Mavungu, qui a souligné l’importance de collaborer ensemble, entre organismes et institutions, pour prévenir les cyberviolences chez les jeunes. Ensuite, Pier Alexandre Lemaire, conseiller en sécurité urbaine au Service de la diversité et de l’inclusion sociale à la Ville de Montréal, a enchaîné avec une allocution afin de mettre de l’avant les activités du RÉSAL ainsi que l’importance de pouvoir se réunir en personne, après trois ans d’activités en ligne.
Khaoula El Kahlil, conseillère à la recherche au CPRMV, a agi en tant que modératrice pour le premier panel de la journée, intitulé « Regards croisés sur les cyberviolences », avec des experts de divers domaines. La sergente-détective du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), Maya Alieh, a réalisé une présentation sur différents éléments à retenir quant aux cyberenquêtes et façon d’intervenir lorsque son équipe est confrontée à des cas de cyberviolence sur les réseaux sociaux. Le professeur et directeur du programme en intégration du numérique en milieu scolaire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Stéphane Villeneuve, a présenté une recherche sur les cyberintimidations en milieu scolaire ainsi qu’un moyen pour mieux comprendre et prévenir ces situations, soit une formation qui est offerte aux enseignants du Québec sur ce sujet. Les conseillers scientifiques de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Dominique Gagné et Dave Poitras, quant à eux, ont clôturé le panel par une présentation de recherches et pistes de solutions sur la prévention des cyberviolences dans les relations amoureuses.
Par la suite, les panélistes et participants se sont répartis en différents groupes pour discuter à propos d’enjeux actuels liés à la prévention de la cyberviolence. Ces discussions ont été organisées par un partenaire de l’événement, Braindate, permettant ainsi à tous d’échanger sur leurs expériences.
L’après-midi comprenait quatre ateliers : Le premier atelier, animé par Jeanne Plisson, coordinatrice de l’accompagnement communautaire, et Sarah Grenier, conseillère en accompagnement communautaire, au CPRMV, a abordé « Les actes à caractère haineux en ligne ». Dans cet atelier, les participants ont été informés à propos de définitions des discours haineux, de différentes formes possibles sous lesquelles la haine peut se présenter et des motifs dominants pour qu’il y en ait. De plus, le CPRMV a présenté différents outils utilisés pour combattre ou amorcer ce sentiment, principalement en milieu scolaire.
Le deuxième atelier offert, géré par Akim Laniel-Lanani, cofondateur de la Clinique de cybercriminologie de l’École de criminologie à l’Université de Montréal (UdeM), a abordé la « cyberhygiène ». Akim a présenté un état des lieux de l’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes avant de présenter des outils et ressources disponibles pour pouvoir adopter de saines habitudes en ligne.
La professeure de criminologie de l’UdeM, Isabelle Ouellet-Morin, a animé un troisième atelier, celui-ci intitulé « Comprendre et agir pour devenir +Fort Ensemble ». Cet atelier a permis aux participants d’en apprendre davantage sur des recherches qui ont abouti à la création de l’application mobile +Fort. Cette application, fruit de la collaboration de plusieurs chercheurs du Québec créée par le Centre Axel, vise à aider les jeunes et les professionnels du milieu scolaire à combattre et à surmonter le harcèlement et le cyberharcèlement.
Le quatrième atelier offert de la journée, « Se connecter à l’égalité », a été animé par Léna Gauthier-Paquette, agente de soutien au programme d’éducation à la sexualité de l’organisme L’Anonyme. L’atelier a porté sur un projet qui vise à outiller les jeunes de 12 à 25 ans au développement de relations égalitaires, sécuritaires et consensuelles en initiant une réflexion autour du partage de l’espace public réel et virtuel entre les genres. Cette activité a permis aux participants de comprendre les manifestations de stéréotypes, de dynamiques de pouvoir et de sexisme en ligne grâce à une vue d’ensemble basée sur les recherches de l’organisme. La journée s’est conclue avec des échanges entre participants et des mots clôture du CPRMV.
À noter que des actes du colloque seront bientôt publiés en ligne.
Dans le cadre de l’édification de la communauté de pratique du Réseau d’échange et de soutien aux actions locales (RÉSAL), duquel le CIPC est membre et coordonnateur, deux cycles d’activités thématiques se sont tenus au courant de l’automne 2022.
La communauté de pratique du RÉSAL regroupe des intervenants de terrain, des organismes communautaires et des institutions qui œuvrent tous auprès des jeunes dans la grande région de Montréal.
Deux cycles thématiques ont eu lieu sous la forme d’une formation et de deux espaces cliniques chacun, le tout à distance. Ces activités ont pu rejoindre près de 70 participants.
Prévention du harcèlement de rue et des violences ordinaires, animé par deux formatrices, Audrey Simard du Centre d’éducation et d’action des femmes et Marie-Ève Desroches de la Table des groupes de femmes de Montréal.
La formation et les supervisions cliniques de ce cycle thématique ont permis de définir le harcèlement de rue, ses manifestations concrètes et ses impacts, notamment sur les jeunes femmes cisgenre et trans. Les formatrices ont présenté des outils concrets et des stratégies, d’une part, pour faire face à ces violences en tant que victimes, témoin actif ou personnes recevant un dévoilement. D’autre part, elles ont amené les participants à réfléchir à des moyens à mettre en place dans les organismes communautaires et institutions telles que la Ville, la Société de transport de Montréal ou les écoles, afin de jouer un rôle proactif dans la lutte au harcèlement de rue et le soutien aux victimes.
Quelques fait saillants :
Le harcèlement de rue se manifeste par les violences physiques, sexuelles, verbales et psychologiques. Il est important de ne pas hiérarchiser les actes de harcèlement de rue, car leurs impacts dépendent du vécu et des traumas des victimes.
Le harcèlement de rue n’est pas plus fréquent la nuit que le jour, au contraire, il est surtout présent durant les heures de pointe. Il y a donc une différence entre la perception de sécurité et la sécurité réelle.
Prévention des violences en milieu scolaire et parascolaire, animé par un formateur, Éric Morissette de l’Université de Montréal.
Les activités de ce cycle thématique ont permis au personnel et aux intervenants qui œuvrent en milieu scolaire d’approfondir leur compréhension de différents concepts liés à la prévention des violences commises et subies chez les jeunes, tels que la socialisation, les relations interpersonnelles, la saine gestion des émotions, la résolution de problèmes ainsi que la résistance à la pression des pairs. Les bénéfices de la contribution du milieu communautaire dans la prévention des violences en milieu scolaire et parascolaire ont également été abordés. L’objectif a été d’offrir un espace de réflexion et d’échange visant à outiller les participants dans le développement d’initiatives destinées aux jeunes, et ont permis le partage de bonnes pratiques.
Quelques fait saillants :
La violence en milieu scolaire est fréquente. Selon les études considérées, on estime que plus du tiers des élèves québécois vivent au moins un épisode de violence verbale ou physique à l’école ou sur le chemin de l’école.
Pour prévenir la violence, il est essentiel de concevoir l’intervention en milieu scolaire à l’intérieur d’un modèle intégrateur ciblant divers niveaux d’intervention et l’ensemble de l’environnement scolaire.
De nouvelles activités seront prévues au printemps.
La violence armée est en hausse dans la région métropolitaine de Montréal, mais également partout au Québec (Larin 2022). Les violences perpétrées à l’arme blanche sont toujours courantes. Toutefois, plusieurs événements tragiques commis avec des armes à feu ont forcé le gouvernement du Québec à investir dans la lutte contre ce type de violence.
La présente analyse de la documentation et des pratiques s’inscrit dans ces efforts et vise à mieux comprendre le phénomène des violences armées. Elle vise en parallèle le partage des connaissances et des expériences découlant des mesures mises en place dans le monde pour endiguer la violence. Toutefois, la violence armée est un phénomène complexe qui comprend plus d’un enjeu. Par conséquent, il est important d’adopter les stratégies de prévention qui conviennent selon le contexte dans lequel la violence armée est abordée afin d’intervenir de manière intégrale et ciblée.
Le présent rapport présente quatre enjeux susceptibles d’entraîner des actes commis à l’aide d’une arme :
Le suicide et les violences auto-infligées;
Les violences armées au sein des groupes de jeunes délinquants ou criminalisés;
Les violences entre partenaires intimes;
Les incidents liés à l’extrémisme violent.
Ce rapport permet de connaître et comprendre les données sur la criminalité recueillies selon les règles du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC 2.2) du ministère de la Sécurité publique du Québec, de 2015 à 2020.
Avec la hausse marquée des violences armées à Montréal qui demeure un enjeu de taille depuis plusieurs années, une question se pose « Comment solidifier le tissu social à Montréal? ». C’est à cette question que les panélistes invités à un segment spécial à l’émission Cap sur 2030, à laquelle le CIPC a été invité à y prendre part, ont tenté de répondre.
Michelle Côté, directrice de la recherche au CIPC, s’est entretenue sur le sujet avec Ted Rutland, professeur agrégé en géographie, axé sur la politique municipale, l’urbanisme et la sécurité urbaine au Canada, associé à l’Université Concordia et membre du Groupe anti-carcéral, Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence et Malika Saher, avocate et médiatrice principale à la Fondation du Dr. Julien, pour proposer collectivement des pistes de solutions afin de préserver et solidifier les liens sociaux à Montréal dans les prochaines années.
Cap sur 2030 est une émission sur la chaîne MATV qui regroupe plusieurs experts et professionnels sur le terrain dans l’objectif d’échanger sur des idées inspirantes et novatrices pour bâtir le futur de Montréal au service de la communauté et des citoyens.
Lors des11 et 12 octobre, un séminaire portant l’amélioration du dialogue police-population a eu lieu à Paris, fruit d’une collaboration entre le CIPC et l’association parisienne Espoir 18. Ce séminaire avait pour objectif de présenter desinitiativesperformantesentreprises à l’international sur ce type dedialogue, par le biais de tables rondes, auprès d’un public universitaire, de policiers et d’acteurs de la société civile.
Depuis 2019, le CIPC et Espoir 18 travaillent en étroite collaboration dans le cadre d’un projet portant sur l’amélioration du dialogue police-population, avec une attention particulière pour le jeune public et les groupes minoritaires dans leur rapport à l’institution policière. Ce partenariat s’inscrit donc dans une réflexion autour de pistes d’amélioration de ce type de dialogue, de documentation sur les expériences et pratiques innovantes à l’échelle internationale et de la favorisation de transfert de connaissances.
Cette année, plusieurs activités ont été réalisées dans le cadre de cette collaboration : une revue de bonnes pratiques internationales a été coécrite, le CIPC a accueilli l’équipe d’Espoir 18 à Montréal dans le cadre de sa tournée théâtrale en Amérique du Nord, et ce séminaire qui a eu lieu au mois d’octobre.
Le séminaire comprenait entre autres:
La présentation de la revue de pratique “Améliorer le dialogue police-population : Une introduction aux enjeux et pratiques internationales” produite par le CIPC et Espoir 18, avec le soutien de la Open Society Foundations;
La présentation d’initiatives performantes nationales (en France) et internationales en plus de temps d’échangesautour de tables rondes ;
La projection-débat autour d’un documentaire réalisé par les jeunes d’Espoir 18 sur le contrôle au faciès ;
Des témoignages de jeunes, de familles et de policiers sur les rapports police-population ;
Une soirée-débat portant sur des pistes de solutions pour améliorer le dialogue police-population et un futur plan d’action à mettre en place.
Pour la poursuite des activités de cette collaboration, l’élaboration d’un plan d’action à partir des échanges et enseignements du séminaire sera produite pour la période de 2023 à 2025.
Fernando A. Chinchilla, analyste senior, a participé au nom du Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC) à la présentation web du livre de Daniel Cunjama, enseignant-chercheur à l’Instituto Nacional de Ciencias Penales (INACIPE) et l’Instituto de Estudios Criminológicos Transdisciplinarios (IECRIMT), “Manual de Prevencion del Delito” (Manuel de prévention du crime).
Ce livre publié par Progettomondo, l’INACIPE et notre membre, l’IECRIMT, traite des capacités techniques requises par les acteurs institutionnels impliqués dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de prévention de la criminalité constituant le premier point à prendre en compte dans l’élaboration d’une politique de prévention fondée sur des données probantes.
Le 22 septembre 2022, le CIPC a eu le plaisir d’assister au dévoilement des résultats d’un rapport de recherche sur Le harcèlement de rue à Montréal : un portrait statistique de la pluralité des expériences, des manifestations et des contextes. Les faits saillants du rapport ont été présentés, dévoilant l’ampleur du phénomène du harcèlement de rue à Montréal à travers l’analyse des expériences des résident.es, par le biais d’une approche intersectionnelle. S’en sont suivies des recommandations adressées à différents acteurs institutionnels.
Cette recherche partenariale a été réalisée par des chercheuses de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), de l’Université de Montréal et du Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF), dans le cadre du Service aux collectivités de l’UQAM.
Le 9 septembre 2022, nous avons eu le plaisir d’avoir accueilli à nos bureaux au centre-ville de Montréal, M. Amine Smihi, Adjoint au Maire de Bordeaux délégué à la tranquillité publique, la sécurité et la prévention et M. Louis Audet Gosselin, Directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV). La rencontre a été dédiée à présenter les organismes, de discuter autour des enjeux et préoccupations actuels de la Ville de Bordeaux en matière de sécurité urbaine, de la prévention de la criminalité et de la gouvernance de la sécurité, de même que d’échanger sur des perspectives de collaboration.
Nous tenons à remercier M. Smihi pour sa venue à Montréal; ce fut un plaisir de l’avoir accueilli à nos bureaux. Nous remercions également M. Gosselin du CPRMV pour sa participation à cette rencontre bien fructueuse.
Nous sommes très heureux d’avoir accueilli cette année un nouveau membre dans l’équipe: Oscar Figueroa.
Oscar, consultant stratégique en Amérique latine, est titulaire d’une maitrise en analyse et prévention du crime, à l’université Miguel Hernandez (Espagne), et a suivi une formation dans le domaine de la police au sein de la gendarmerie française, du centre d’excellence pour la police de l’ONU à Vicenza (Italie) et de l’université de Californie à Long Beach. Avant de rejoindre à l’équipe, il était colonel retraité des Carabineros du Chili et cartographe. Il a plus de 20 ans d’expérience dans la mise en œuvre de systèmes d’information géographique pour la prévention de la criminalité et l’analyse criminelle. Il occupa également le rôle de chef du département d’analyse criminelle des Carbineros et préfet de la préfecture de l’Ouest à Santiago du Chili.