L’OEA et le CIPC organisent une discussion sur le rôle des observatoires de la criminalité issus de la société civile au Mexique et en Amérique centrale

Ce mardi 8 novembre 2020, se déroulait la troisième discussion de la Communauté interaméricaine des observatoires du crime conjointement organisée par le Département de sécurité publique de l’Organisation des États américains (OEA) et le Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC).

La parole était donnée à trois panélistes membres de la société civile – Alfonso Domínguez (Mexique), Migdonia Ayestas (Honduras) et Carlos Mendoza (Guatemala). Les présentations ont permis d’en apprendre davantage sur la création et le mandat de leur observatoire respectif, sur leurs méthodes de collecte, de traitement et d’analyse des données et sur leurs stratégies de diffusion des résultats.

Les échanges qui ont suivi ces trois présentations ont permis de discuter de l’apport des observatoires de la violence et de la criminalité issus de la société civile dans des contextes défavorables et difficiles. D’après M. Mendoza et Mme Ayestas, de tels observatoires contribuent à plus de transparence et de crédibilité autour de la construction de la connaissance car ils abordent les données officielles sur le crime avec un regard plus critique. Cette fonction est essentielle dans des pays où la confiance envers les institutions de l’État est relativement faible. Carlos Mendoza, coordinateur de l’Observatoire régional de la violence, pense aussi que ce type de structure permet de mettre en évidence des problèmes « que les gouvernements ne peuvent pas voir ou ne veulent pas voir ».

Les échanges ont aussi permis d’aborder les défis rencontrés par ces observatoires en matière de collecte et d’analyse de données sur le crime dans les contextes mexicain et centraméricains. Mme Ayestas a notamment souligné la difficulté d’obtenir les données officielles de la part d’autorités publiques peu coopératives ainsi que la difficulté à mener des enquêtes de perception et de victimisation dans certains quartiers dangereux. M. Mendoza a évoqué la dépendance de ces observatoires au bon vouloir des gouvernements pour l’accès aux données en illustrant son propos par la façon dont les récentes décisions du gouvernement guatémaltèque limitent la transparence.

L’événement était organisé en visioconférence et était retransmis en direct. Il est possible de le visionner en intégralité en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=KjNtPsK9sIA